Décor-export

Décor-export est un groupe Facebook administré par Eric TABUCHI et Nelly MONNIER, qui proposent des personnages à télécharger. Ce sont des autoportraits avec fond transparent, faciles à coller dans toutes sortes de scènes… Je n’ai pu résister.
(Plus tard 🙂 L’opération a suscité beaucoup d’enthousiasme et donné lieu à une publication. Les deux photographes sont aussi auteurs d’un « Atlas des régions naturelles » très intéressant.


confinement Décor-export

Eh ! Vous, là !… Oui vous, là, dans mon jardin… Qu’est-ce que vous faites là ?… Quoi ?… Z’êtes perdu ?… Vous f… de moi ?… Non mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ?… Z’avez entendu parler du confinement ?… Devriez être enfermé chez vous !… Au lieu de vous balader dans les jardins des gens !… C’est obligatoire je vous signale !… J’appelle la police, moi !… F.. -moi le camp de là !… J’appelle la police je vous dis !… Mais pour qui vous vous prenez ? Nous on serait tous obligés d’être confinés, et vous vous vous baladez bien tranquille ?!… Tous les droits !…  Mais pour qui y se prend?… Barrez-vous de là !… J’appelle, je vous dis !…

Ad astra ultramoderne solitude

Ad astra est un beau film qui prend son temps, surtout pour les gens que la science-fiction intéresse vraiment.


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Ad astra  Photo: Francois Duhamel / Twentieth Century Fox

Je continue faute de mieux à utiliser cette étiquette de “science-fiction”, vieillotte et largement dévoyée, les sites de streaming y rangeant maintenant les films débiles de super héros, quand ce ne sont pas les héroïques fantaisies avec elfes, licornes et escarboucles.

Ainsi “Il ne se passe pas grand chose” dans ce film que d’aucuns qualifient d’ennuyeux. A part se tirer en bon état de tout un tas d’accidents et d’attaques spectaculaires, la routine du héros, ce qui suffit déjà à faire un film passable, il dépeint très bien en arrière-plan la fatigue morale, la dépression calme et inéluctable de l’homme moderne d’âge mûr, encore redoutablement efficace dans l’action, mais instruit par l’expérience et las de réitérer des entretiens codifiés avec une
i.a (“intelligence artificielle”) chargée de l’évaluer tous les quarts d’heure.


Ad astra
Ad astra

Il maîtrise parfaitement l’exercice et sait, dans l’ennui,  inventer des variantes pour que le discours soit crédible et la paraphrase pas trop criante, et continuer de rêver, mais on sent bien qu’il en a marre et qu’il en ressent une solitude marquée dans un monde routinier et ennuyeux malgré son futurisme et ses dangers fatals, où l’on a semble-t-il réussi à obtenir, en leur donnant comme interlocuteur principal des machines, que les fonctionnaires se bornent à fonctionner. Instrumentalisation générale.

Héros et fils de héros de l’exploration spatiale, sa nouvelle mission est la recherche de ce père qu’il croyait disparu dans l’immensité glacée des espaces intersidéraux. Aux dernières nouvelles il serait encore vivant, un peu en panne à quelques encablures de Neptune, à neutraliser d’urgence sous peine de destruction de la civilisation. Sur un chemin semé de dangers de toutes espèces, lors de rares conversations adultes, le fils apprendra que, sa responsabilité lui ayant tourné la tête, le héros a peut-être aussi tourné un peu tyran envers ses équipages…


Photo: Francois Duhamel / Twentieth Century Fox
Photo: Francois Duhamel / Twentieth Century Fox

Quant à moi en ce début d’année, je prends la ferme résolution pro-active d’anticiper mon adaption-au-changement.
Je ferai désormais preuve de courtoisie en passant devant mes collègues Machine-à-café et Aspirateur. Des fois qu’ils seraient destinés, un jour, à m’évaluer …

Tout de suite

Toutes affaires cessantes, regardez maintenant « les nouveaux sauvages » de Damian Szifron

sur Arte, c’est ce que j’ai vu de mieux ces dernières années.

Damian Szifron

Ignorant de l’actualité du cinéma, je suis un soir, par hasard, resté scotché sur ce film, seulement à cause de ses qualités intrinsèques. C’est à mon avis un excellent film et un excellent témoignage sur les frustrations et l’exaspération de notre époque. Intro de Arte : « ce sommet de mauvais esprit à la portée universelle livre le tableau peu reluisant d’une société gangrénée tout autant par l’arbitraire, la corruption et l’arrogance de sa classe dominante que par l’irrépressible pulsion des plus faibles à relever la tête et cesser de se soumettre« . Dit comme ça c’est un peu c….t, mais c’est un peu vrai aussi. Un bon moment de réconciliation avec soi-même. Merci Damian Szifron.