Ad astra ultramoderne solitude

Ad astra est un beau film qui prend son temps, surtout pour les gens que la science-fiction intéresse vraiment.


ad_astra
Ad astra  Photo: Francois Duhamel / Twentieth Century Fox

Je continue faute de mieux à utiliser cette étiquette de “science-fiction”, vieillotte et largement dévoyée, les sites de streaming y rangeant maintenant les films débiles de super héros, quand ce ne sont pas les héroïques fantaisies avec elfes, licornes et escarboucles.

Ainsi “Il ne se passe pas grand chose” dans ce film que d’aucuns qualifient d’ennuyeux. A part se tirer en bon état de tout un tas d’accidents et d’attaques spectaculaires, la routine du héros, ce qui suffit déjà à faire un film passable, il dépeint très bien en arrière-plan la fatigue morale, la dépression calme et inéluctable de l’homme moderne d’âge mûr, encore redoutablement efficace dans l’action, mais instruit par l’expérience et las de réitérer des entretiens codifiés avec une
i.a (“intelligence artificielle”) chargée de l’évaluer tous les quarts d’heure.


Ad astra
Ad astra

Il maîtrise parfaitement l’exercice et sait, dans l’ennui,  inventer des variantes pour que le discours soit crédible et la paraphrase pas trop criante, et continuer de rêver, mais on sent bien qu’il en a marre et qu’il en ressent une solitude marquée dans un monde routinier et ennuyeux malgré son futurisme et ses dangers fatals, où l’on a semble-t-il réussi à obtenir, en leur donnant comme interlocuteur principal des machines, que les fonctionnaires se bornent à fonctionner. Instrumentalisation générale.

Héros et fils de héros de l’exploration spatiale, sa nouvelle mission est la recherche de ce père qu’il croyait disparu dans l’immensité glacée des espaces intersidéraux. Aux dernières nouvelles il serait encore vivant, un peu en panne à quelques encablures de Neptune, à neutraliser d’urgence sous peine de destruction de la civilisation. Sur un chemin semé de dangers de toutes espèces, lors de rares conversations adultes, le fils apprendra que, sa responsabilité lui ayant tourné la tête, le héros a peut-être aussi tourné un peu tyran envers ses équipages…


Photo: Francois Duhamel / Twentieth Century Fox
Photo: Francois Duhamel / Twentieth Century Fox

Quant à moi en ce début d’année, je prends la ferme résolution pro-active d’anticiper mon adaption-au-changement.
Je ferai désormais preuve de courtoisie en passant devant mes collègues Machine-à-café et Aspirateur. Des fois qu’ils seraient destinés, un jour, à m’évaluer …

Dans la lune

Moon museum @ wikimedia.org
Moon museum @ wikimedia.org

Moon Museum, mare cognitum
Le premier musée lunaire, grand comme ci-dessus, est censé avoir été déposé par Apollo 12 en 1969. Dessins de John Chamberlain, Forrest Myers, David Novros, Claes Oldenburg, Robert Rauschenberg and Andy Warhol. Le dessin de ce dernier, en haut à gauche, a souvent été masqué sur les document…

Reproduction du document dans le NY Times
Reproduction du document dans le NY Times

Yann Le Guennec: coïncidences

Yann LE GUENNEC, paysage des erreurs, 2011
Yann LE GUENNEC, paysage des erreurs, 2011
Les formes sur l’horizon sont créées par la lecture du fichier « error.log » du site (les erreurs diverses de fonctionnement d’un blog) au moment où l’image s’affiche. A l’affichage suivant de la même image les ajouts seront différents et l’image sera la même et pas la même.

(Quelques lignes adressées à Yann Le Guennec †, dont il faut voir le travail en cliquant ici .)
…enthousiasme pour cette synthèse du paysage et du langage, de l’expérience sensible et de la conception programmatique, de la géographie et de l’histoire de l’art, qui rend lisible une relation qu’on peut aujourd’hui avoir à l’espace, révélée ici avec évidence.
Sans connaître par coeur le paysage de Lorient j’ai déjà été frappé (sais plus sous quel angle) par cette inscription particulières de géométries discrètes sur la ligne d’horizon, qui trouve ici une belle re-présentation, et, évidemment, une amplification. Qui devient un sujet. Je vois donc aussi une forme de ressemblance dans ce travail, comme si tu en avais, du paysage, compris et extrait un principe essentiel, lequel peut être appliqué ensuite valablement à d’autres représentations, voire à toute image…