En relation avec les élections municipales des 9 et 16 Mars 2008, Ouest-France Quimper demande à plusieurs personnes, dont moi-même, d’imaginer Quimper en 2030: 1e partie publiée vendredi 29 Février 2018 et 2e partie samedi 1er Mars 2018.
Pour ceux qui aiment les versions longues, voici la fin de mon petit texte, qui a été coupée (je n’en veux pas du tout à Ouest-France : c’était moins bon, un peu confus sans doute; mais j’aime la conclusion.)
» Le Grand Effondrement de la bulle financière de la Croissance aura permis de libérer les énergies et de liquider, au cours de ce que l’on a appelé La Grande Purge, 95% de ce qui restait des emplois publics, rendant ainsi au domaine privé des marchés dont celui-ci justement était, il faut le dire, injustement privé.
Avec la disparition du salaire minimum et des prestations sociales, tous les indicateurs économiques sont au vert. Avec la liquidation de tous les services publics des secteurs santé, enseignement, police, voirie (on n’a gardé que les plus méritant des cadres de la précarisation ; et les services de Communication, qui se sont étoffés mais avec des auxiliaires, ça ne coûte pas trop cher) un maximum d’énergie et de moyens peut maintenant être consacré à la société du spectacle et des affaires.
Ainsi, l’Hôpital de Cornouaille, autrefois ville-dans-la-ville, n’est plus occupé que par une douzaine de gardiens. La Mairie hésite pour la reconversion entre un projet de galerie marchande ou alors de centre commercial. Du reste, il était tellement vieillot ! Ah! il ne payait pas de mine, regardant par en-dessous les buildings flambant neufs des cliniques privées, hautes respectivement de 87, 128 et 132 étages ! Une époque a passé, une autre s’ouvre. C’est cette énergie, cet optimisme, ce regard confiant dans l’avenir, que Freddy Wonder et les Nouveaux Politiques de sa génération ont su communiquer aux électeurs.
Seuls quelques esprits chagrins, d’arrière-garde, aigris, vieux, et moches en définitive, murmurent dans leur barbe et derrière leur air chafoin, qu’il y aurait une relation entre cette nouvelle prospérité et l’apparition des Wilds. Selon eux, les Wilds seraient « comme les SDF d’autrefois, mais beaucoup plus nombreux, grossis de la masse des précaires, de la liquidation des emplois publics durant la Grande Purge, et de tous les employés las d’être payés à coups de pied au cul. Comme qui dirait que c’est les trois quarts de la société, devenue des SDF, qui prend le maquis« . Mais ce point du vue négatif est heureusement très minoritaire, toujours mal vu et presque jamais exprimé. »
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