Paie et ferme-la.

“ En vieillissant, j‘ai souvent l‘impression que le pays devient chaque jour plus primitif, plus stupide et impoli. C‘est en tout cas criant avec les compagnies aériennes, le gouvernement, dans les restaurants et les hôtels, chez les médecins. On se retrouve à éviter sans arrêt le shrapnel invisible d‘incessants conflits virtuels. On devient aussitôt suspect si on ne fait pas le mort comme il sied au sein de l‘éthique unique et mercantile du “paie et ferme-la” Les gens veulent à tout prix avoir le dernier mot, comme si ce dernier mot existait ailleurs qu‘en enfer.”

Jim Harrison, “La route du retour

F.A.Q: Hqm

HQM, Homme Qui Marche

G. Sartre : « Je ne comprends pas le concept du Hqm ???  » 

— ” C’est une oeuvre ouverte à la participation de tous ceux qui veulent, et participer est facile. Il suffit de visiter un peu le site pour s’en rendre compte.

A partir d’un modèle fourni par mes soins (une forme issue de mon travail, Hqm, l’Homme Qui Marche…) je propose de chercher et découvrir dans la nature, le paysage, l’environnement immédiat, des Hqm qui lui ressemblent (un peu, beaucoup, au gré des participants). Ces Hqm « trouvés » sont appelés Hqm « sauvages » car ils ne sont pas réalisés par moi, bien que découverts à partir d’un modèle fourni par moi ( lequel encore est assez cousin de ceux de Giacometti, de Rodin, et d’autres, ce que les participants ne se sont pas privé de me rappeller ). Un modèle simple, et le travail d’en découvrir une version dans la nature, le paysage, chez soi etc, c’est-à-dire de s’approprier le modèle et d’en produire une variante, par l’exercice du regard. Chaque participation étend les Hqm visibles disponibles, et donc la définition (la forme à l’origine).

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A un moment j’ai eu envie de compléter/perturber la logique de mon imagination et de mon travail par celle de gens non choisis, non discriminés, non spécialistes.

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Derrière ces modalités il s’agit de proposer une oeuvre ludique qui rassemble sans embrigader, et qui ne soit pas seulement individuelle. Comme si l’enjeu de cette oeuvre se mesurait, hors critères formels, à sa capacité à concerner des gens, ou à être utilisée. Une valeur d’usage… une oeuvre d’utilité publique en quelque sorte, mise à disposition gratuitement, qui peut être consommée, comme d’autres, mais qui peut aussi permettre une action simple dans le champ de l’art. Cette participation modifiera et complétera l’oeuvre. C’est ma réaction, artistique, aux débat télévisés d’il y a une dizaine d’années maintenant ( encore qu’ils reviennent, comme les marronniers ), du genre « l’art contemporain ça sert à rien, c’est élitiste, nombriliste et bobo, Eh ! « .

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À une oeuvre à laquelle a participé même un chien, on peut difficilement, n’est-ce pas, reprocher d’être élitiste 😉