Y. et moi trouvâmes en 1987 des nappes de restaurant en papier, un peu anciennes, un peu jaunies, dans une poubelle (propre) à Nîmes. Ces nappes traversèrent le pays et attendirent 8 ans à l'atelier avant de trouver un emploi. La volonté de faire une peinture pseudo touristique, combinée à l'utilisation du lavis, technique marquée par des siècles de peinture chinoise, trouva un support de choix dans ces nappes, destinataires des taches de soupe des pêcheurs et autres reliefs touristiques. Je commençai donc par faire des taches sur la nappe, avant de trouver dans celles-ci une inspiration pseudo-régionaliste ( "je peins ce que j'aime, la mer, les bateaux..." lit-on souvent dans la presse régionale) dérivée d'impressions d'enfance sur les quais regardant les bateaux au mouillage, et plus particulièrement par le clapot, l'énergie de la houle qui vient rebondir sur le quai, et repart dans l'autre sens perturber ou croiser le mouvement des vagues qui arrivent. Une fois ce stock de nappes épuisé, je ne retrouvai jamais la même qualité de papier.